Messe du premier Dimanche de l'Avent

En cette matinée, une bise froide soufflait sur l’esplanade, la neige recouvrait déjà le pays offrant de magnifiques paysages. La foule se pressa de se rendre en l’abbatiale pour écouter et participer à la messe de ce jour. L’église était décorée de branches de houx et de sapin.

Frères et soeurs, en ce premier dimanche de l’avent, le Seigneur nous convoque une fois encore pour écouter sa parole et participer à son eucharistie. Reconnaissons-nous pécheurs et demandons pardon à Dieu. Avec confiance dans l’amour du Père, supplions le Seigneur, miséricordieux et compatissant, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité, d’accueillir le repentir de son peuple qui confesse humblement ses fautes et de lui accorder sa miséricorde. Amen.

L’assemblée d’une seule voix entonne :Kyrie Eleison, Christe Eleison, Kyrie Eleison.

Citation :

Isaïe 63, 16b-17, 19b ; 64, 2b-7
Nous étions tous semblables à des hommes souillés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis. Nous étions tous desséchés comme des feuilles,
et nos crimes, comme le vent, nous emportaient. Personne n'invoquait ton nom, nul ne se réveillait pour recourir à toi. Car tu nous avais caché ton visage, tu nous avais laissés au pouvoir de nos péchés. Pourtant, Seigneur, tu es notre Père. Nous sommes l'argile, et tu es le potier : nous sommes tous l'ouvrage de tes mains.

Citation :

1 Corinthiens 1, 3-9
Frères,
que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu'il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses,
toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s'est implanté solidement parmi vous. Ainsi aucun don spirituel ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C'est lui qui vous fera tenir solidement jusqu'au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

Citation :

Marc 13, 33 - 37
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : "Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment. Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez !"

Frères et sœurs, voyez encore la tendresse infinie de Notre Seigneur.
Vous avez sans doute remarqué que la couleur, du voile de l’ambon, du vêtement que je porte a changé. Mais pourquoi le violet. C’est la couleur qui est utilisée à cette époque, mais aussi pour le carême, pour les pénitentielles et pour les décès, mais que signifie t-elle. Ce n’est pas la couleur du deuil, ou la manifestation de la tristesse comme nous aurions tendance à le penser. Le violet, c’est signe de la miséricorde. La miséricorde, ce pardon total et cette amour absolu du Seigneur.

Les lectures de ce jour sont une déclaration d’amour de la part du Seigneur. Une invitation à reconnaître le Seigneur comme notre Père.
Dans les autres religions, Dieu porte beaucoup de noms, beaucoup d’attributs qui célèbrent ses qualités, mais pour nous, chrétiens, le Seigneur est appelé Père. Abba. Déjà ; dès le prophète Isaïe, cette bonne nouvelle est annoncée : « Pourtant, Seigneur, tu es notre Père. » Dieu est père, notre père.

Et qu’elles sont les conséquences de cela. Si le Seigneur est notre Père, nous avons une même nature que Lui. Nous sommes enfants de Dieu, comme dit Saint Paul dans une autre lecture, « Enfants et donc héritiers, héritiers de Dieu et co-héritiers du Christ.» Dieu est présent au milieu de son peuple, au sein de l’assemblée, et voyez-vous frères et sœurs, le même mot qui désigne la présence de Dieu parmi nous, signifie aussi dans notre chair, dans notre cœur. Non pas pour avoir une relation personnelle avec lui, mais parce que nous participons de cette même nature divine.

Cette nature qui nous est donnée par le baptême où le Christ vient changer notre nature de vieil homme en homme nouveau!
L’Eglise nous donne une fois encore la possibilité d’entrer dans le temps de l’Avent. Mais quand s’arrête ce temps ? …A Noël ?... Non, ce temps ne s’arrête pas, nous attendons et nous préparons à la venue de notre Seigneur tout au long de notre vie. « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment. » Et même au-delà de la mort nous attendons la venue du Sauveur, fait chair, incarné, qui a pris notre nature de pécheur pour nous donner la vie lui qui était sans péché.

Heureuse nouvelle aujourd’hui, où nous est annoncée cette paternité du Seigneur qui nous permet de découvrir la miséricorde, l’amour d’un père pour ses enfants, la fidélité du Seigneur pour chaque homme et pour son peuple.

Prions ensemble le Seigneur.

La petite chorale de l’abbatiale entonna plein d’entrain un chant d’action de grâce.

Citation :

Ps 92 :
Il est bon de rendre grâce à Yahvé, de jouer pour ton nom, Très-Haut,
de publier au matin ton amour, ta fidélité au long des nuits,
sur la lyre à dix cordes et la cithare, avec un murmure de harpe.
Tu m'as réjoui, Yahvé, par tes oeuvres, devant l'ouvrage de tes mains je m'écrie:
"Que tes oeuvres sont grandes, Yahvé, combien profonds tes pensers!"
L'homme stupide ne sait pas, cela, l'insensé n'y comprends rien.
S'ils poussent comme l'herbe, les impies, s'ils fleurissent, tous les malfaisants, c'est pour être abattus à jamais,
mais toi, tu es élevé pour toujours, Yahvé.
Voici: tes ennemis périssent,
tous les malfaisants se dispersent;
tu me donnes la vigueur du taureau, tu répands sur moi l'huile fraîche;
mon oeil a vu ceux qui m'épiaient, mes oreilles ont entendu les méchants.
Le juste poussera comme un palmier, il grandira comme un cèdre du Liban.
Plantés dans la maison de Yahvé, ils pousseront dans les parvis de notre Dieu.
Dans la vieillesse encore ils portent fruit, ils restent frais et florissants,
pour publier que Yahvé est droit: mon Rocher, en lui rien de faux.

Le Père Jean procéda alors à l’eucharistie.
Après le baiser de paix et la fin de la prière eucharistique, les fidèles se levèrent et virent communier. Puis l’assemblée se leva :

Le Seigneur soit avec vous.

Et avec votre esprit.

Que Dieu tout-puissant vous bénisse,
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Amen.

Allez, dans la paix et la joie du Christ.
Nous rendons grâce à Dieu.

Après la bénédiction, les fidèles sortirent de l’abbatiale et rentrèrent bien vite se réchauffer, tantôt dans une taverne, tantôt dans leur foyer tandis que dehors des flocons recommençaient à tomber.