Une agitation regnait dans tout Marienburg. De nombreux religieux de la région avaient fait le déplacement jusqu'à la capitale de l'Ordre pour la Grande Messe qu'allait organiser le Gross Hospittler Eckris. Après le Grande Messe était même prévu des baptêmes et une cérémonie d'intronisation.
L’Archevêque Métropolitain Eckris était déjà dans l'abbatial, calme comme à son habitude.
Avec l’aide de ses diacres, il allumait les nombreuses bougies posées sur l’autel.
Ayant eu assez de cette tache, il se posta derrière l’autel et regarda le dernier flot de fidèles teutons rentrer dans la maison du seigneur. Après quelques instants, Eckris leva ses mains pour imposer le silence. Les Aristotéliciens se turent.
Mes Biens chers Frères…. Mes Bien Chères Sœurs,
Je vous souhaite la bienvenue dans cette Abbatiale dédiée à la Vierge Marie en ce 12iem jour de Février de l’an de Grâce 1454.
En ce jour béni, nous allons tout d'abord remercier le Seigneur Tout Puissant de nous avoir rendu sa Sainte Relique, mais nous allons aussi évoquer comme nous le prescrit le Dogme de notre Sainte Eglise Aristotélicienne de l’Envie.
En effet, le Saint Crane d'Aristote est enfin parmi nous. Après les divers évenements qui ont perturbé notre quotidien et qui ont mis à l'épreuve notre foi, le St Crane est de retour.
Je suis revenu il y a deux jours du Vatican où j'ai fait examiner notre Crane par les meilleurs experts pontificaux. Et ces derniers m'ont confirmé l'authenticité de notre Relique.
Mes Frères, Mes Soeur Teutons... Prions pour remercier Dieu !
- Citation :
- Dieu tout puissant, écarte de moi,
Toute préoccupation de vanité,
Tous désirs d’être loué,
Tout sentiment d’envie,
De gourmandise,
De paresse et de luxure,
Tout mouvement de colère,
Tout appétit de vengeance,
Tout penchant à souhaiter du mal à autrui
Ou à m’en réjouir,
Tout plaisir à provoquer la colère,
Toute satisfaction que je pourrai éprouver
A admonester qui que ce soit
Dans son affliction et son malheur,
Rends-moi seigneur bon, humble, et effacé
Calme et paisible charitable et bienveillant
Tendre et compatissant
Qu’il y ait dans toutes mes actions,
Dans toutes mes paroles
Et dans toutes mes pensées,
Un goût de ton esprit saint et béni
Ainsi soit-il
Parlons maintenant du vice de l'Envie.
Oui, l’Envie… nous connaissons tous ce péché capitale dont la jalousie est l’un des élément les plus importants.
Je vous appelle à la vigilance car être jaloux du bien que nous voyons, porter envie à ceux qui valent mieux que nous, paraît à certaines personnes, une faute légère. C’est une ruine spirituelle que de croire cela car cette envie provoque encore ensuite la méprise, le dédain !
Veillons sans relaches mes fils, Veillons de peur que notre ennemie qui veille elle aussi nous tende une embuscade et se glisse par ruse dans notre cœur. Une fois dans notre âme, elle lui sera facile, de transformer l’étincelle du péché en un véritable incendie, de faire découler des plus petites causes les résultats les plus terribles, de communiquer à ce souffle enchanteur, dont elle berce notre mollesse, la fureur de la tempête et d’engloutir, dans un commun naufrage, notre foi, notre salut et notre vie. L’envie est un péché difficile à éviter, il est le propre de l’enfance et « le plus difficile à soigner »
Je le répete donc encore ! Veillons mes frères bien-aimés, et travaillons de toutes nos forces, pour résister à cet ennemi qui, dans sa fureur, lance ses traits sur les parties vulnérables de notre corps.
C’est sans aucune pitié que l’envie s’emparera de nous. L’envie a pour origine le diable tentateur, créateur de la mort. Dans la bible les exemples de tels actes sont légions ; les plus connus sont bien sur le meurtre d’Abel par Caïn, la vente de Joseph par ses frères, la livraison du Christ à Pilate.
L’Archevêque s’arrêta alors et fit un signe. Ecoutons cette parole d’Aristote Grand Philosophe de notre Pensée. - Citation :
- 15. L'indignation que cause le bonheur immérité d'autrui tient le milieu entre l'envie et la malignité ; ces sentiments ont rapport à la peine et au plaisir causés par ce qui arrive aux autres. C'est qu'en effet l'homme qui ressent cette indignation s'afflige d'un bonheur immérité, tandis que l'envieux, allant plus loin, s'afflige du bonheur d'autrui, en toutes circonstances, et celui qui est réellement atteint de malignité, loin de s'affliger du malheur d'autrui, s'en réjouit.
L’envie est d’abord souffrance, douleur pure, péché sans plaisir. Et c’est en ce point que l’envie est différent des autres péchés. Elle est vice corporel, « douleur étrange provoquée par le bien » des autres. Saint Thomas d’Aquin qualifie les enjeux en ces termes : « la haine peut être une extension de l’envie dès lors que la tristesse conçue de la supériorité des autres s’amplifie jusqu’à leur vouloir du mal ».
Oui mes fils ! Vouloir le mal d’autrui ! Comment nous fils de l’Homme pouvons nous vouloir le mal d’une créature de Dieu…? Comment pouvons nous envier la situation d’un autre…?
Car c’est par dépit, par la jalousie de la « réussite » d’un autre que l’envie apparaît. Prenons un exemple général:
Notre Hochmeister… il est sur que certaine personne aspire à connaître un chemin aussi glorieux que celui du Prince de Konigsberg. Il ne fait aucun doute que des âmes damnées envieuse de la relative bonne condition de ce personnage publique entreprennent des actes ignobles pour essayer de le chasser de son poste afin de réduire à néant sa situation. Notre Grand Maitre doit-il être si envié?
Détrompons-nous car bien que son excellence Benedictus vive de manière assez aisé dans le Château de Marienburg ce dernier, je vous l’assure pour l’y avoir croisé, travaille d’arrache pied à n’importe quelle heure de la nuit pendant que nous Teutons dormions, pour faire de l'Ordre une fierté du Saint Empire et de Dieu !
De même, le Hochmeister comme tout à chaqu'un doit montrer sa foi en notre Seigneur, lui être reconnaissant. Nous sommes tous égaux devant la Justice Divine et le Jugement final, que l'on soit riche, beau, gros ou gateux !
Toutefois ceci fera t’il taire les envieux de Benedictus ? non j’en doute. Guerir ce péché est un travail de longue halene, un travail de pénitence et de pardon auprès de notre Seigneur.
Alors afin d’eviter à chaqu’un ces lourdes réparations, vivons dans la prévention. Tenons nous ecarté de ce vice. Lisons les Saintes Ecritures, prions avec dévotion, partons en pèlerinage, occupons nous des déséherités.... Car comme certaines plantes soignent les douleurs physiques, la Foi soigne et préviens des douleurs de l’âme.
Un autre exemple mes Frères... le vol de notre Sainte Relique qui est bien sur le fruit de l'envie de nous déposseder de notre fierté. C'est pour nuire à notre harmonie que ce vol à eu lieu dans des conditions abominables.
Voilà! Voilà à quoi mene ce vice !!!
Mais maintenant Prions tous ensemble - Citation :
- Dieu tout puissant, écarte de moi,
Toute préoccupation de vanité,
Tous désirs d’être loué,
Tout sentiment d’envie,
De gourmandise,
De paresse et de luxure,
Tout mouvement de colère,
Tout appétit de vengeance,
Tout penchant à souhaiter du mal à autrui
Ou à m’en réjouir,
Tout plaisir à provoquer la colère,
Toute satisfaction que je pourrai éprouver
A admonester qui que ce soit
Dans son affliction et son malheur,
Rends-moi seigneur bon, humble, et effacé
Calme et paisible charitable et bienveillant
Tendre et compatissant
Qu’il y ait dans toutes mes actions,
Dans toutes mes paroles
Et dans toutes mes pensées,
Un goût de ton esprit saint et béni
Ainsi soit-il
Mes fils, une nouvelle semaine de labeur nous attends. Rendons-nous digne de l’attention de notre Seigneur et prions afin que les soucis de chaqu’un se résolve rapidement. Prions pour nos parents décédés cette semaine.
Dieu Bénisse l'Ordre et son Chapitre.
Amen
La Chorale de l’Archidiocèse s’avança et commença à chanter.
Les nobles et notables Teutons passent un à un recevoir la bénédiction et l’accolade de l’Amitié.
Une fois que tous sont passés Monseigneur Eckris s’adresse à tous. Allez dans la paix du Seigneur, allez dans la Lumière de la Foi, et que le Corpus Aristotélicien vous guide et vous inspire chaque jour.
Dieu Vous Garde !
Les cloches se mettent alors à sonner. C’est le signal de départ pour les baptêmes. Chaque fidèle Teutons rejoint ses amis et se dirige au pas de course vers le baptistère pour avoir une place assise. 
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