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 Liber I : Du Très Saint Crâne d'Aristote

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Erasmus
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Erasmus


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MessageSujet: Liber I : Du Très Saint Crâne d'Aristote   Liber I : Du Très Saint Crâne d'Aristote EmptyLun 24 Oct à 13:51

De l’Histoire du Crâne d’Aristote.


Liber I : Du Très Saint Crâne d'Aristote Aristote19bc



Au cours de la quatrième croisade, l’armée des Francs et leurs alliés vénitiens sont devant Constantinople. L’Empereur byzantin refuse de financer plus avant l’expédition censée se rendre en Orient.
Les croisés se trouvaient alors en une bien mauvaise situation. Ils n'avaient plus suffisamment d'argent ni de vivres pour revenir en Occident et encore moins poursuivre leur route en Orient. Leur seule solution était, semble-t-il, de prendre Constantinople et d'y accaparer les richesses. Étant donné l'envergure de cette nouvelle entreprise et l'importance du butin impliqué, les Francs et les Vénitiens firent un accord sur la façon de diviser les richesses. Tout d'abord, les Vénitiens recevraient trois quarts du total du butin ; les Francs auraient un quart. Quant aux vivres, ils seraient divisés de façon égale entre les Vénitiens et les Francs. Enfin, Venise conserverait tous les privilèges commerciaux et religieux, de même que les propriétés dont elle avait joui dans l'Empire byzantin. Les croisés allèrent même jusqu'à déterminer la façon dont se ferait l'élection du nouvel empereur: douze électeurs, six Vénitiens et six non-Vénitiens, choisiraient l'homme le plus digne de devenir empereur. Cet homme aurait également droit à un quart de l'empire et à deux palais impériaux, celui de Blachernes et de Boucoléon ; l'autre trois quart serait divisé également entre Vénitiens et Francs. De nombreuses autres clauses furent de même ajoutées au traité, celles-ci plus pointilleuses et démontrant l'intention à long terme des croisés de diviser l'Empire byzantin en fiefs.
Une fois l'accord conclu, un premier assaut fut tenté le 9 avril 1204 à l'aube sur les remparts maritimes. Après plusieurs heures de combat désespéré, l'attaque des croisés échoua. Un autre assaut fut alors donné le 12 avril, mais cette fois-ci avec des ponts volants sur les galères. À la fin de cette journée, les croisés avaient pris une grande partie des remparts et commençaient à pénétrer dans Constantinople. Certains Allemands de la division du marquis Boniface de Montferrat mirent alors le feu à une section de la ville afin d'éloigner les Grecs le plus loin possible et de les empêcher de faire une contre-attaque.
L’Empereur des Grecs Murzuphle, voyant l'avance des ennemis, s'enfuit de Constantinople pendant la nuit. Lorsque les croisés apprirent ceci le lendemain, ils se livrèrent à un pillage sans merci dans la ville, qui n'était désormais plus défendue. Pendant trois jours, Constantinople fut mise à sac; trésors et reliques, dont la ville avait la réputation en Occident de contenir le plus grand dépôt, furent pillés. Sans oublier la terreur et le malheur des Grecs, qui virent leurs maisons incendiées, leurs femmes et filles violées, parfois même tuées.
Gunther de Pairis, un des Allemands présent lors du saccage, nous accorde un témoignage fort bouleversant des atrocités subies par ses proches et par lui-même, alors qu'il tentait désespérément de fuir la ville. C’est lui qui nous raconte la découverte du Très Saint Crâne.

De la découverte du Crâne d’Aristote
Une fois la ville prise, et devenue nôtre par droit de conquête, les vainqueurs s'employèrent avec ardeur à la piller. Alors l'abbé Martin se mit, lui aussi, à songer à la part qu'il pourrait retirer du butin, afin de ne pas rester seul les mains vides au milieu de toute une armée enrichie. Il se proposa donc de diriger vers quelque proie ses mains consacrées. Mais, parce qu'il n'estimait pas convenable de porter la main sur le butin séculier, l'idée lui vint de se tailler une part de ces reliques dont il savait qu'il y avait grande abondance en ces lieux.
Présageant je ne sais quelle grande aventure, il gagna une église que l'on tenait là-bas en grande vénération, parce qu'elle abritait la noble sépulture de la mère du très illustre empereur Manuel, ce qui était quelque chose pour les Grecs, mais dont les nôtres n'avaient cure. On conservait là un important trésor d'argent provenant de toute la région d'alentour, ainsi que de précieuses reliques, apportées des églises et des monastères voisins, dans le vain espoir de les mettre en sécurité en ces lieux; mais les nôtres l'avaient su, dès avant la prise de la ville, par ceux que les Grecs avaient expulsés. Une foule de pèlerins fit irruption en même temps dans l'église; mais tandis que les autres s'employaient avec ardeur à mettre à sac l'argent, l'or et tout ce genre d'objets de prix, Martin, lui, estimant que seuls des objets sacrés valaient la peine de commettre un sacrilège, gagna un lieu plus secret: la sainteté des lieux lui semblait promettre ce qu'il souhaitait par-dessus tout découvrir. Il se trouva là en présence d'un vieillard, avec une belle tête, une chevelure et une barbe abondante. C'était un prêtre, mais son allure était bien différente des prêtes de chez nous; aussi Martin, persuadé d'avoir affaire à un laïque, sans perdre son calme, mais prenant une voix redoutable, l'apostropha violemment disant: «Allez, perfide vieillard, montre-moi les plus riches des reliques que tu gardes, ou la mort immédiate châtiera ton refus!»
Le vieillard, effrayé, plus par le bruit que par les paroles, car s'il entendait le bruit il ne pouvait comprendre les paroles, sachant qu'il ne pourrait se faire comprendre de Martin en grec, entreprit dans le peu de latin qu'il savait, d'apaiser notre homme et de fléchir une colère qui n'était que feinte. En réponse alors, l'abbé, dans le peu de mots de sa langue qu'il put à grand-peine rassembler, fit comprendre au vieillard ce qu'il exigeait de lui. Alors ce dernier, considérant son visage et son habit, préférant laisser un religieux s'emparer avec crainte et révérence de saintes reliques, plutôt que de risquer de voir des séculiers les souiller de leurs mains ensanglantées, ouvrit devant lui un coffre de fer. Et il lui découvrit ce trésor désirable que Martin préférait et désirait plus que toutes les autres richesses de la Grèce : Le Très Saint Crâne d’Aristote !
Quand il le vit, l'abbé se hâta d'y plonger avidement, y allant des deux mains, puis, retroussant son vêtement le plus vivement qu'il put, il en remplit le creux avec son saint sacrilège. Il dissimula ainsi ce qui lui paraissait le plus précieux, puis, sans marquer de temps d'arrêt, il sortit...
Ainsi chargé, il allait, pressant le pas, vers les navires. Ceux qui le voyaient, qui le connaissaient et l'aimaient, et qui, de leur côté, pressaient le pas vers le butin, lui demandaient en riant: «Avez-vous fait quelque rapine?» ou «De quels objets allez-vous ainsi chargé?»
Et lui, souriant, comme toujours, et affable: «Tout a bien marché pour nous», disait-il - et eux de répondre: «Grâce en soient rendues à Dieu!» et il passait, en hâte, supportant avec peine tout ce qui pouvait le retarder.
Gunther de Pairis dans Geoffroy de Villehardouin et Robert de Clari, Ceux qui conquirent Constantinople, XIIIème siècle.


Après cet épisode, le Très Saint Crâne fut ramené en Occident à la cour d’Autriche. Il passa de main en main pour aboutir entre celles d’Hermann de Salza, Hochmeister de l’ordre teutonique et mort en 1219. Pendant des siècles, la relique resta propriété de l’Ordre. Mais les événements douloureux du XIVème siècle et en particulier les défaites de l’Ordre face aux Polonais, firent que l’objet disparu.
Il fut miraculeusement retrouvé le 21 décembre 1453, jour où la Lumière l’emporte sur les Ténèbres, par le Hochmeister Benedictus.
Depuis, cette incomparable relique est conservée en la chapelle Saint-Maurice, sise dans le château de Marienburg.
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